Edito du Curé – dimanche 1er décembre 2024

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« Restez éveillés et priez en tout temps… »

Avec ce premier dimanche de l’Avent qui ouvre l’année liturgique « C », l’Eglise nous offre un parcours spirituel et catéchétique de la redécouverte de l’Evangile de Saint Luc. Toute l’année « C », les textes proposés à notre méditation seront, en grande partie, puisés dans l’Evangile de celui que la tradition nomme « fils spirituel de St Paul ». Avant d’ouvrir l’Evangile qui porte son nom, je vous propose de nous interroger sur l’identité de l’auteur, dans un premier temps, et d’indiquer, en suite, la trame de son Evangile. Deux clés qui nous permettent d’ouvrir les portes de son chef-d’œuvre afin d’abreuver nos âmes si affamées avec le texte de ce dimanche.

Qui est Saint Luc ?

Loukâs, du grec ancien, « Luc », l’évangéliste ou Saint Luc, est un personnage dont on sait très peu de chose. La tradition chrétienne le présente comme l’auteur de l’évangile qui porte son nom ainsi que des Actes des Apôtres. Juif hellénisé ou grec d’origine ? On sait toutefois qu’il était médecin de profession, adorateur des idoles (païen), soucieux de ses malades dont il connaissait la faiblesse et la misère. Jusqu’au jour où il entend Saint Paul parler d’un certain Jésus, qui vient apporter le salut et la consolation par sa mort et sa résurrection. Un tel portrait du personnage ne nous pouvait pas laisser indifférent le médecin, Luc ! Ainsi, pendant 18 ans, il ne quittera plus l’apôtre des nations et le suivra jusqu’à son martyre à Rome en 67. L’Evangile qui porte son nom et les Actes des Apôtres sont les fruits d’un travail de recherche, assisté par le Saint-Esprit. Si Luc n’a pas connu Jésus vivant, il a tout de même participé à la naissance de l’Eglise composée des adeptes de Jésus, les chrétiens, et à leur expansion (Actes des Apôtres).

Quelle est la trame de son Evangile ?

Le récit de Luc est traversé par la question du rapport conflictuel entre le judaïsme, religion ancestrale, et le christianisme naissant, plus particulièrement par celle de l’accueil réservé au salut de Dieu offert en Jésus Christ mort et ressuscité. C’est de ce salut dont Luc est le témoin et l’apôtre. Pour lui, en effet, Jésus est le messager de la miséricorde de Dieu. Plus que l’Evangile de Matthieu et de Marc, celui de Saint Luc manifeste étonnamment la tendresse de Dieu et sa bonté. Puisant cette compassion dans les tripes de son métier de médecin, St Luc va insister sur la bonté de Dieu en Jésus-Christ en soulignant plus que les autres les paraboles qui révèlent le visage de la miséricorde de Dieu : l’enfant prodigue, le bon Samaritain, la brebis perdue, la prostituée pardonnée, le bon larron. Dante dira de lui : « Il est le scribe de la miséricorde du Christ ». St Luc conduit le lecteur de son évangile sur le Chemin de la miséricorde divine en commençant par le récit de l’enfance de Jésus où la délicatesse de sa Mère, la toute pure et la toute vierge, méditant dans son cœur, accomplit, à travers son « fiat », le projet de Dieu (Luc 1, 38).

Chez Luc, la miséricorde est le visage de Dieu qui conçoit tout et prévoit toujours une porte de sortie pour tout homme qui se tourne vers lui, malgré le péché et les bouleversements de toutes sortes. C’est la fine pointe spécifique qui traverse le récit de St Luc de ce dimanche, le premier du temps de l’Avent. Le récit ouvre nos pas et nos cœurs sur le chemin de l’attente de la manifestation du Seigneur dans la chair.

Cette venue du « Jour du Seigneur » est bien soulignée par les trois évangélistes : Matthieu, Marc et Luc. Seulement, chacun a une tonalité particulière. Chez St Matthieu, la venue du « Jour de Dieu » se conjugue avec le jugement dernier. Il appuie sa thèse avec la parabole du berger qui sépare les boucs et les brebis (Mt 25, 31-46). Ici, la miséricorde de Dieu suppose aussi sa justice. Pour Saint Marc, l’arrivée du Fils de l’Homme est précédée par des catastrophes et les bouleversements cosmiques. A travers son récit bouleversant, St Marc veut mettre en lumière l’espérance, vertu qui nous vient de Dieu, qui surplombe la détresse annoncée et prépare l’âme à accueillir le Fils de l’Homme. Pour Saint Luc, la venue du « Jour du Seigneur », bien que précédée par l’ébranlement inévitable des forces de la nature et la peur qui en découle, annonce surtout le temps de la rédemption, le moment du salut que Dieu apporte par son Fils : « redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche » ! Le terme « rédemption », dans le judaïsme, a toujours une connotation de « rachat », une personne qui a perdu sa liberté, un esclave qui n’a pu solder sa dette et qu’une autre personne vient « racheter », « délivrer » en payant celle-ci. Dans le christianisme, la rédemption est l’acte de la miséricorde de Dieu qui sauve l’humanité pécheresse par la mort et la résurrection de son Fils, Jésus : « Dieu n’a pas épargné son propre Fils, mais il l’a livré pour nous » (Rm 8,32) confesse Paul de Tarse, maître à penser de Luc ! Des fracas, Dieu vient nous délivrer !

Ainsi le premier dimanche de l’Avent souvent alimenté par les textes apocalyptiques n’ouvre pas un temps de fatalité. Même si la nature crie sa désolation avec les arbres qui perdent leurs feuilles et les nuits qui se rallongent aux dépens du soleil, le salut est à la porte, la rédemption approche, avec la venue du Messie. Alors que le monde vit dans l’affolement et la désolation, le chrétien qui attend l’avènement du Messie doit être serein et confiant en la miséricorde Dieu. Les bruits chaotiques qui s’abattent sur nous ne sont que des traces de l’enfer qui se retire, du mal qui baisse la queue et laisse la place au bonheur du paradis qui ouvre largement ses portes avec l’avènement du Messie qui vient planter sa tente au milieu de nous. La traversée du temps des tracas, images des souffrances et douleurs qui accablent souvent nos vies, n’est qu’un signal, un avertissement « à redresser la tête, à prier… Loin d’un texte de la fin des temps, avec son lot de misères, St Luc sonne le clairon pour mettre les troupes en état d’alerte pour accueillir la rédemption qui approche

Dans cet accueil de la rédemption, œuvre de la miséricorde de Dieu, la prière est une arme efficace et de soutien. Même si l’attente paraît longue et mouvementée, la prière nous tient en éveil, en confiance, afin d’avoir « la force pour échapper à tout ce qui doit arriver ».

Que ta force et ta grâce, Dieu notre Père, soutienne notre espérance et la soutienne jusqu’au bout, afin d’accueillir, malgré les bouleversements, la manifestation de ton Fils qui changera nos deuils en joie.

 

Père DIEUDONNE MASSOMA, Curé

Documents attachés

Publié le 28 novembre 2024

Edito du Curé – dimanche 1er décembre 2024

« Restez éveillés et priez en tout temps… »

Avec ce premier dimanche de l’Avent qui ouvre l’année liturgique « C », l’Eglise nous offre un parcours spirituel et catéchétique de la redécouverte de l’Evangile de Saint Luc. Toute l’année « C », les textes proposés à notre méditation seront, en grande partie, puisés dans l’Evangile de celui que la tradition nomme « fils spirituel de St Paul ». Avant d’ouvrir l’Evangile qui porte son nom, je vous propose de nous interroger sur l’identité de l’auteur, dans un premier temps, et d’indiquer, en suite, la trame de son Evangile. Deux clés qui nous permettent d’ouvrir les portes de son chef-d’œuvre afin d’abreuver nos âmes si affamées avec le texte de ce dimanche.

Qui est Saint Luc ?

Loukâs, du grec ancien, « Luc », l’évangéliste ou Saint Luc, est un personnage dont on sait très peu de chose. La tradition chrétienne le présente comme l’auteur de l’évangile qui porte son nom ainsi que des Actes des Apôtres. Juif hellénisé ou grec d’origine ? On sait toutefois qu’il était médecin de profession, adorateur des idoles (païen), soucieux de ses malades dont il connaissait la faiblesse et la misère. Jusqu’au jour où il entend Saint Paul parler d’un certain Jésus, qui vient apporter le salut et la consolation par sa mort et sa résurrection. Un tel portrait du personnage ne nous pouvait pas laisser indifférent le médecin, Luc ! Ainsi, pendant 18 ans, il ne quittera plus l’apôtre des nations et le suivra jusqu’à son martyre à Rome en 67. L’Evangile qui porte son nom et les Actes des Apôtres sont les fruits d’un travail de recherche, assisté par le Saint-Esprit. Si Luc n’a pas connu Jésus vivant, il a tout de même participé à la naissance de l’Eglise composée des adeptes de Jésus, les chrétiens, et à leur expansion (Actes des Apôtres).

Quelle est la trame de son Evangile ?

Le récit de Luc est traversé par la question du rapport conflictuel entre le judaïsme, religion ancestrale, et le christianisme naissant, plus particulièrement par celle de l’accueil réservé au salut de Dieu offert en Jésus Christ mort et ressuscité. C’est de ce salut dont Luc est le témoin et l’apôtre. Pour lui, en effet, Jésus est le messager de la miséricorde de Dieu. Plus que l’Evangile de Matthieu et de Marc, celui de Saint Luc manifeste étonnamment la tendresse de Dieu et sa bonté. Puisant cette compassion dans les tripes de son métier de médecin, St Luc va insister sur la bonté de Dieu en Jésus-Christ en soulignant plus que les autres les paraboles qui révèlent le visage de la miséricorde de Dieu : l’enfant prodigue, le bon Samaritain, la brebis perdue, la prostituée pardonnée, le bon larron. Dante dira de lui : « Il est le scribe de la miséricorde du Christ ». St Luc conduit le lecteur de son évangile sur le Chemin de la miséricorde divine en commençant par le récit de l’enfance de Jésus où la délicatesse de sa Mère, la toute pure et la toute vierge, méditant dans son cœur, accomplit, à travers son « fiat », le projet de Dieu (Luc 1, 38).

Chez Luc, la miséricorde est le visage de Dieu qui conçoit tout et prévoit toujours une porte de sortie pour tout homme qui se tourne vers lui, malgré le péché et les bouleversements de toutes sortes. C’est la fine pointe spécifique qui traverse le récit de St Luc de ce dimanche, le premier du temps de l’Avent. Le récit ouvre nos pas et nos cœurs sur le chemin de l’attente de la manifestation du Seigneur dans la chair.

Cette venue du « Jour du Seigneur » est bien soulignée par les trois évangélistes : Matthieu, Marc et Luc. Seulement, chacun a une tonalité particulière. Chez St Matthieu, la venue du « Jour de Dieu » se conjugue avec le jugement dernier. Il appuie sa thèse avec la parabole du berger qui sépare les boucs et les brebis (Mt 25, 31-46). Ici, la miséricorde de Dieu suppose aussi sa justice. Pour Saint Marc, l’arrivée du Fils de l’Homme est précédée par des catastrophes et les bouleversements cosmiques. A travers son récit bouleversant, St Marc veut mettre en lumière l’espérance, vertu qui nous vient de Dieu, qui surplombe la détresse annoncée et prépare l’âme à accueillir le Fils de l’Homme. Pour Saint Luc, la venue du « Jour du Seigneur », bien que précédée par l’ébranlement inévitable des forces de la nature et la peur qui en découle, annonce surtout le temps de la rédemption, le moment du salut que Dieu apporte par son Fils : « redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche » ! Le terme « rédemption », dans le judaïsme, a toujours une connotation de « rachat », une personne qui a perdu sa liberté, un esclave qui n’a pu solder sa dette et qu’une autre personne vient « racheter », « délivrer » en payant celle-ci. Dans le christianisme, la rédemption est l’acte de la miséricorde de Dieu qui sauve l’humanité pécheresse par la mort et la résurrection de son Fils, Jésus : « Dieu n’a pas épargné son propre Fils, mais il l’a livré pour nous » (Rm 8,32) confesse Paul de Tarse, maître à penser de Luc ! Des fracas, Dieu vient nous délivrer !

Ainsi le premier dimanche de l’Avent souvent alimenté par les textes apocalyptiques n’ouvre pas un temps de fatalité. Même si la nature crie sa désolation avec les arbres qui perdent leurs feuilles et les nuits qui se rallongent aux dépens du soleil, le salut est à la porte, la rédemption approche, avec la venue du Messie. Alors que le monde vit dans l’affolement et la désolation, le chrétien qui attend l’avènement du Messie doit être serein et confiant en la miséricorde Dieu. Les bruits chaotiques qui s’abattent sur nous ne sont que des traces de l’enfer qui se retire, du mal qui baisse la queue et laisse la place au bonheur du paradis qui ouvre largement ses portes avec l’avènement du Messie qui vient planter sa tente au milieu de nous. La traversée du temps des tracas, images des souffrances et douleurs qui accablent souvent nos vies, n’est qu’un signal, un avertissement « à redresser la tête, à prier… Loin d’un texte de la fin des temps, avec son lot de misères, St Luc sonne le clairon pour mettre les troupes en état d’alerte pour accueillir la rédemption qui approche

Dans cet accueil de la rédemption, œuvre de la miséricorde de Dieu, la prière est une arme efficace et de soutien. Même si l’attente paraît longue et mouvementée, la prière nous tient en éveil, en confiance, afin d’avoir « la force pour échapper à tout ce qui doit arriver ».

Que ta force et ta grâce, Dieu notre Père, soutienne notre espérance et la soutienne jusqu’au bout, afin d’accueillir, malgré les bouleversements, la manifestation de ton Fils qui changera nos deuils en joie.

 

Père DIEUDONNE MASSOMA, Curé

Documents attachés

Publié le 28 novembre 2024

Edito du Curé – dimanche 1er décembre 2024

design sans titre (34)

« Restez éveillés et priez en tout temps… »

Avec ce premier dimanche de l’Avent qui ouvre l’année liturgique « C », l’Eglise nous offre un parcours spirituel et catéchétique de la redécouverte de l’Evangile de Saint Luc. Toute l’année « C », les textes proposés à notre méditation seront, en grande partie, puisés dans l’Evangile de celui que la tradition nomme « fils spirituel de St Paul ». Avant d’ouvrir l’Evangile qui porte son nom, je vous propose de nous interroger sur l’identité de l’auteur, dans un premier temps, et d’indiquer, en suite, la trame de son Evangile. Deux clés qui nous permettent d’ouvrir les portes de son chef-d’œuvre afin d’abreuver nos âmes si affamées avec le texte de ce dimanche.

Qui est Saint Luc ?

Loukâs, du grec ancien, « Luc », l’évangéliste ou Saint Luc, est un personnage dont on sait très peu de chose. La tradition chrétienne le présente comme l’auteur de l’évangile qui porte son nom ainsi que des Actes des Apôtres. Juif hellénisé ou grec d’origine ? On sait toutefois qu’il était médecin de profession, adorateur des idoles (païen), soucieux de ses malades dont il connaissait la faiblesse et la misère. Jusqu’au jour où il entend Saint Paul parler d’un certain Jésus, qui vient apporter le salut et la consolation par sa mort et sa résurrection. Un tel portrait du personnage ne nous pouvait pas laisser indifférent le médecin, Luc ! Ainsi, pendant 18 ans, il ne quittera plus l’apôtre des nations et le suivra jusqu’à son martyre à Rome en 67. L’Evangile qui porte son nom et les Actes des Apôtres sont les fruits d’un travail de recherche, assisté par le Saint-Esprit. Si Luc n’a pas connu Jésus vivant, il a tout de même participé à la naissance de l’Eglise composée des adeptes de Jésus, les chrétiens, et à leur expansion (Actes des Apôtres).

Quelle est la trame de son Evangile ?

Le récit de Luc est traversé par la question du rapport conflictuel entre le judaïsme, religion ancestrale, et le christianisme naissant, plus particulièrement par celle de l’accueil réservé au salut de Dieu offert en Jésus Christ mort et ressuscité. C’est de ce salut dont Luc est le témoin et l’apôtre. Pour lui, en effet, Jésus est le messager de la miséricorde de Dieu. Plus que l’Evangile de Matthieu et de Marc, celui de Saint Luc manifeste étonnamment la tendresse de Dieu et sa bonté. Puisant cette compassion dans les tripes de son métier de médecin, St Luc va insister sur la bonté de Dieu en Jésus-Christ en soulignant plus que les autres les paraboles qui révèlent le visage de la miséricorde de Dieu : l’enfant prodigue, le bon Samaritain, la brebis perdue, la prostituée pardonnée, le bon larron. Dante dira de lui : « Il est le scribe de la miséricorde du Christ ». St Luc conduit le lecteur de son évangile sur le Chemin de la miséricorde divine en commençant par le récit de l’enfance de Jésus où la délicatesse de sa Mère, la toute pure et la toute vierge, méditant dans son cœur, accomplit, à travers son « fiat », le projet de Dieu (Luc 1, 38).

Chez Luc, la miséricorde est le visage de Dieu qui conçoit tout et prévoit toujours une porte de sortie pour tout homme qui se tourne vers lui, malgré le péché et les bouleversements de toutes sortes. C’est la fine pointe spécifique qui traverse le récit de St Luc de ce dimanche, le premier du temps de l’Avent. Le récit ouvre nos pas et nos cœurs sur le chemin de l’attente de la manifestation du Seigneur dans la chair.

Cette venue du « Jour du Seigneur » est bien soulignée par les trois évangélistes : Matthieu, Marc et Luc. Seulement, chacun a une tonalité particulière. Chez St Matthieu, la venue du « Jour de Dieu » se conjugue avec le jugement dernier. Il appuie sa thèse avec la parabole du berger qui sépare les boucs et les brebis (Mt 25, 31-46). Ici, la miséricorde de Dieu suppose aussi sa justice. Pour Saint Marc, l’arrivée du Fils de l’Homme est précédée par des catastrophes et les bouleversements cosmiques. A travers son récit bouleversant, St Marc veut mettre en lumière l’espérance, vertu qui nous vient de Dieu, qui surplombe la détresse annoncée et prépare l’âme à accueillir le Fils de l’Homme. Pour Saint Luc, la venue du « Jour du Seigneur », bien que précédée par l’ébranlement inévitable des forces de la nature et la peur qui en découle, annonce surtout le temps de la rédemption, le moment du salut que Dieu apporte par son Fils : « redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche » ! Le terme « rédemption », dans le judaïsme, a toujours une connotation de « rachat », une personne qui a perdu sa liberté, un esclave qui n’a pu solder sa dette et qu’une autre personne vient « racheter », « délivrer » en payant celle-ci. Dans le christianisme, la rédemption est l’acte de la miséricorde de Dieu qui sauve l’humanité pécheresse par la mort et la résurrection de son Fils, Jésus : « Dieu n’a pas épargné son propre Fils, mais il l’a livré pour nous » (Rm 8,32) confesse Paul de Tarse, maître à penser de Luc ! Des fracas, Dieu vient nous délivrer !

Ainsi le premier dimanche de l’Avent souvent alimenté par les textes apocalyptiques n’ouvre pas un temps de fatalité. Même si la nature crie sa désolation avec les arbres qui perdent leurs feuilles et les nuits qui se rallongent aux dépens du soleil, le salut est à la porte, la rédemption approche, avec la venue du Messie. Alors que le monde vit dans l’affolement et la désolation, le chrétien qui attend l’avènement du Messie doit être serein et confiant en la miséricorde Dieu. Les bruits chaotiques qui s’abattent sur nous ne sont que des traces de l’enfer qui se retire, du mal qui baisse la queue et laisse la place au bonheur du paradis qui ouvre largement ses portes avec l’avènement du Messie qui vient planter sa tente au milieu de nous. La traversée du temps des tracas, images des souffrances et douleurs qui accablent souvent nos vies, n’est qu’un signal, un avertissement « à redresser la tête, à prier… Loin d’un texte de la fin des temps, avec son lot de misères, St Luc sonne le clairon pour mettre les troupes en état d’alerte pour accueillir la rédemption qui approche

Dans cet accueil de la rédemption, œuvre de la miséricorde de Dieu, la prière est une arme efficace et de soutien. Même si l’attente paraît longue et mouvementée, la prière nous tient en éveil, en confiance, afin d’avoir « la force pour échapper à tout ce qui doit arriver ».

Que ta force et ta grâce, Dieu notre Père, soutienne notre espérance et la soutienne jusqu’au bout, afin d’accueillir, malgré les bouleversements, la manifestation de ton Fils qui changera nos deuils en joie.

 

Père DIEUDONNE MASSOMA, Curé

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Publié le 28 novembre 2024