Edito du Curé – dimanche 20 octobre 2024

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« … De siéger l’un à ta gauche, l’autre à ta droite dans ton Royaume… »

Le cycle des questions et des demandes tant tendancieuses que candides se poursuit sur cette route qui mène Jésus, en compagnie de ses disciples, à Jérusalem où le Fils de l’homme va être livré. Et c’est peut-être cette révélation qui suscite inquiétudes, incertitudes au sein du groupe des Apôtres ? Depuis l’annonce de sa Passion, le sentiment d’avoir choisi de suivre un homme dont le destin serait loin de ce qu’ils avaient pensé et parfois rêvé bouleverse la sérénité du groupe.  La question de ces deux disciples, Jacques et Jean, audacieuse et ambitieuse, met au grand jour ce qui se cache dans leur cœur. L’audace qui s’en dégage me parait positive. Elle souligne un trait de caractère indispensable pour siéger à coté de Jésus. L’audace est une vertu de courage, c’est avoir de la détermination à suivre Jésus malgré les obstacles et les dangers éventuels. L’audace, pour un chrétien, n’est pas seulement un soubassement sur lequel repose la foi – vertu théologale – mais elle est encore cette force intérieure qui nous pousse à nous attacher à Celui que nous a détaché, arraché et détourné de ce que nous avons prévu de faire. Pour la mission, l’Eglise a besoin de chrétiens qui osent, de chrétiens audacieux et déterminés… Ce n’est pas pour rien que Jésus a surnommé Jacques et Jean, Boanergès, « fils du tonnerre » (Mc 3, 17), en rapport avec leurs dispositions ardentes dans l’annonce de l’Evangile et pour laquelle ils verseront leur sang.

En fait, la question de ces deux fils de Zébédée est la résonnance et la tige sur lesquelles fleurissent et poussent nos projections existentielles. Pour s’assurer de leur avenir, les deux frères demandent à Jésus de leur accorder une place d’honneur auprès de Lui : « accorde-nous de siéger l’un à ta gauche, l’autre à ta droite dans ton royaume ». Leur question exprime et expose ouvertement ce que tout le groupe pense. La preuve, les remous qui s’ensuivent font ressortir une tension interne qui couvait et que nul n’osait exprimer. La fidélité à notre vocation chrétienne est souvent liée à cette confiance inébranlable qui nous fait poursuivre notre route au côté du Christ, malgré les zones d’ombre qui jonchent le chemin.

La question de ces deux disciples n’est-elle que prétention, ambition du pouvoir et volonté de préséance sur les autres disciples ? C’est ce qui saute aux yeux, alimente les commentaires et fait ressortir le tollé au sein du groupe. Même si cette requête parait prétentieuse, elle vaut la peine d’être posée. N’oublions pas que toutes nos demandes portent toujours les germes d’un désir caché. Cette envie impérieuse décrit et révèle aussi les traces de notre humanité marquée par le péché, une inclinaison vers l’exaltation de nous-même, une volonté de maitriser notre avenir par nos calculs et nos forces… Jacques et Jean, même s’ils sont appelés par Jésus, restent des hommes habités par des intentions assez charnelles et matérielles, mais combien vitales… Comme chrétiens, hommes et femmes pieux, qui peut se targuer d’adresser à Dieu des prières qui n’épousent pas son humanité charnelle ? Parfois, je me rends compte que si Dieu était à ma portée je n’hésiterais pas à le piéger avec mes demandes capricieuses et candides. Heureusement ! Dieu qui nous exhausse va au-delà de nos désirs charnels.

« Accorde-nous de siéger l’un à ta gauche, l’autre à ta droite dans ton royaume ». Sans doute, ceux qui posent la question ignorent l’ampleur de ce qu’ils demandent. Si cette demande parait ambitieuse, elle va beaucoup plus loin qu’une simple ambition du pouvoir terrestre. La réponse de Jésus souligne la pertinence de la question, l’élargit en lui donnant une consistance nouvelle : de l’autorité sur les autres, au service des autres ! A remarquer que la demande est personnelle et la réponse de Jésus est pour tous. Jésus transforme nos demandes individuelles en une cause commune, en une catéchèse qui bouleverse les intentions premières de ces deux frères et leur ouvre l’esprit à la dimension réelle, profonde et définitive de ce qu’ils devraient demander. « Siéger aux côtés de Jésus dans sa gloire » est une noble ambition de l’homme et de tout homme. Connaître la gloire de Dieu n’est pas seulement le but et la vocation du disciple, mais aussi l’objet de sa vocation, voire sa finalité. Comme disciple, on n’est pas seulement appelé à connaitre Jésus, à ambitionner à siéger à ses côtés, mais surtout à orienter les hommes et les femmes de toute culture et toutes les nations vers ce Royaume, c’est-à-dire à vivre sur terre dans une soif intense pour rejoindre ce Royaume. Tout disciple est appelé et envoyé : « allez et invitez tout le monde à la noce » (Mt 22,9). C’est le thème de la semaine mondiale missionnaire qui se clôture !

En appelant ses disciples, le Christ les invite déjà à partager sa gloire : « pourque là où je suis, vous y soyez aussi pour partager ma gloire » (Jn 14,3). Mais le plus important dans cet appel est l’annonce de ce royaume. La vocation de tout homme est d’être citoyen de ce royaume dont les chrétiens sont déjà des héritiers par leur baptême. Reste à savoir quelle est la nature de ce royaume et quel est le chemin à emprunter pour y parvenir ! C’est peut-être à ce niveau que se situe la réplique de Jésus par rapport à la question des deux fils de Zébédée. Le Royaume et le chemin qui mènent vers ce royaume, c’est le Christ. Et pour partager sa gloire ou mieux, avant de partager sa gloire, il ne faudrait pas seulement le suivre mais se configurer à Lui, s’associer intimement à Lui dans le mystère pascal. L’annonce de sa Passion prochaine lui a valu les reproches de Pierre (Mc, 32), signifiant ainsi le parallèle entre le Royaume que Jésus veut inaugurer et le royaume qui est dans la tête de ses Apôtres. Ce que les Apôtres ignorent, c’est qu’en les appelant, le Christ dispose déjà pour eux ce Royaume. En revanche, il leur sera demandé d’accueillir ce royaume dont le chemin le plus court et le plus rassurant passe par la croix, supplice réservé aux criminels. Sur la Croix, le Christ prend la place du dernier des hommes, du condamné à mort alors qu’il est innocent : le premier devient le dernier, le Maître devient le serviteur de tous… Sur cette croix, Jésus a porté le service à sa plus haute expression, et le royaume désiré, il l’a placé à notre portée.

« Dieu éternel et tout-puissant, fais-nous toujours agir pour toi d’une volonté ardente, et servir ta gloire d’un cœur sans partage » (Prière d’ouverture)

Père DIEUDONNE MASSOMA, Curé

Publié le 17 octobre 2024

Edito du Curé – dimanche 20 octobre 2024

« … De siéger l’un à ta gauche, l’autre à ta droite dans ton Royaume… »

Le cycle des questions et des demandes tant tendancieuses que candides se poursuit sur cette route qui mène Jésus, en compagnie de ses disciples, à Jérusalem où le Fils de l’homme va être livré. Et c’est peut-être cette révélation qui suscite inquiétudes, incertitudes au sein du groupe des Apôtres ? Depuis l’annonce de sa Passion, le sentiment d’avoir choisi de suivre un homme dont le destin serait loin de ce qu’ils avaient pensé et parfois rêvé bouleverse la sérénité du groupe.  La question de ces deux disciples, Jacques et Jean, audacieuse et ambitieuse, met au grand jour ce qui se cache dans leur cœur. L’audace qui s’en dégage me parait positive. Elle souligne un trait de caractère indispensable pour siéger à coté de Jésus. L’audace est une vertu de courage, c’est avoir de la détermination à suivre Jésus malgré les obstacles et les dangers éventuels. L’audace, pour un chrétien, n’est pas seulement un soubassement sur lequel repose la foi – vertu théologale – mais elle est encore cette force intérieure qui nous pousse à nous attacher à Celui que nous a détaché, arraché et détourné de ce que nous avons prévu de faire. Pour la mission, l’Eglise a besoin de chrétiens qui osent, de chrétiens audacieux et déterminés… Ce n’est pas pour rien que Jésus a surnommé Jacques et Jean, Boanergès, « fils du tonnerre » (Mc 3, 17), en rapport avec leurs dispositions ardentes dans l’annonce de l’Evangile et pour laquelle ils verseront leur sang.

En fait, la question de ces deux fils de Zébédée est la résonnance et la tige sur lesquelles fleurissent et poussent nos projections existentielles. Pour s’assurer de leur avenir, les deux frères demandent à Jésus de leur accorder une place d’honneur auprès de Lui : « accorde-nous de siéger l’un à ta gauche, l’autre à ta droite dans ton royaume ». Leur question exprime et expose ouvertement ce que tout le groupe pense. La preuve, les remous qui s’ensuivent font ressortir une tension interne qui couvait et que nul n’osait exprimer. La fidélité à notre vocation chrétienne est souvent liée à cette confiance inébranlable qui nous fait poursuivre notre route au côté du Christ, malgré les zones d’ombre qui jonchent le chemin.

La question de ces deux disciples n’est-elle que prétention, ambition du pouvoir et volonté de préséance sur les autres disciples ? C’est ce qui saute aux yeux, alimente les commentaires et fait ressortir le tollé au sein du groupe. Même si cette requête parait prétentieuse, elle vaut la peine d’être posée. N’oublions pas que toutes nos demandes portent toujours les germes d’un désir caché. Cette envie impérieuse décrit et révèle aussi les traces de notre humanité marquée par le péché, une inclinaison vers l’exaltation de nous-même, une volonté de maitriser notre avenir par nos calculs et nos forces… Jacques et Jean, même s’ils sont appelés par Jésus, restent des hommes habités par des intentions assez charnelles et matérielles, mais combien vitales… Comme chrétiens, hommes et femmes pieux, qui peut se targuer d’adresser à Dieu des prières qui n’épousent pas son humanité charnelle ? Parfois, je me rends compte que si Dieu était à ma portée je n’hésiterais pas à le piéger avec mes demandes capricieuses et candides. Heureusement ! Dieu qui nous exhausse va au-delà de nos désirs charnels.

« Accorde-nous de siéger l’un à ta gauche, l’autre à ta droite dans ton royaume ». Sans doute, ceux qui posent la question ignorent l’ampleur de ce qu’ils demandent. Si cette demande parait ambitieuse, elle va beaucoup plus loin qu’une simple ambition du pouvoir terrestre. La réponse de Jésus souligne la pertinence de la question, l’élargit en lui donnant une consistance nouvelle : de l’autorité sur les autres, au service des autres ! A remarquer que la demande est personnelle et la réponse de Jésus est pour tous. Jésus transforme nos demandes individuelles en une cause commune, en une catéchèse qui bouleverse les intentions premières de ces deux frères et leur ouvre l’esprit à la dimension réelle, profonde et définitive de ce qu’ils devraient demander. « Siéger aux côtés de Jésus dans sa gloire » est une noble ambition de l’homme et de tout homme. Connaître la gloire de Dieu n’est pas seulement le but et la vocation du disciple, mais aussi l’objet de sa vocation, voire sa finalité. Comme disciple, on n’est pas seulement appelé à connaitre Jésus, à ambitionner à siéger à ses côtés, mais surtout à orienter les hommes et les femmes de toute culture et toutes les nations vers ce Royaume, c’est-à-dire à vivre sur terre dans une soif intense pour rejoindre ce Royaume. Tout disciple est appelé et envoyé : « allez et invitez tout le monde à la noce » (Mt 22,9). C’est le thème de la semaine mondiale missionnaire qui se clôture !

En appelant ses disciples, le Christ les invite déjà à partager sa gloire : « pourque là où je suis, vous y soyez aussi pour partager ma gloire » (Jn 14,3). Mais le plus important dans cet appel est l’annonce de ce royaume. La vocation de tout homme est d’être citoyen de ce royaume dont les chrétiens sont déjà des héritiers par leur baptême. Reste à savoir quelle est la nature de ce royaume et quel est le chemin à emprunter pour y parvenir ! C’est peut-être à ce niveau que se situe la réplique de Jésus par rapport à la question des deux fils de Zébédée. Le Royaume et le chemin qui mènent vers ce royaume, c’est le Christ. Et pour partager sa gloire ou mieux, avant de partager sa gloire, il ne faudrait pas seulement le suivre mais se configurer à Lui, s’associer intimement à Lui dans le mystère pascal. L’annonce de sa Passion prochaine lui a valu les reproches de Pierre (Mc, 32), signifiant ainsi le parallèle entre le Royaume que Jésus veut inaugurer et le royaume qui est dans la tête de ses Apôtres. Ce que les Apôtres ignorent, c’est qu’en les appelant, le Christ dispose déjà pour eux ce Royaume. En revanche, il leur sera demandé d’accueillir ce royaume dont le chemin le plus court et le plus rassurant passe par la croix, supplice réservé aux criminels. Sur la Croix, le Christ prend la place du dernier des hommes, du condamné à mort alors qu’il est innocent : le premier devient le dernier, le Maître devient le serviteur de tous… Sur cette croix, Jésus a porté le service à sa plus haute expression, et le royaume désiré, il l’a placé à notre portée.

« Dieu éternel et tout-puissant, fais-nous toujours agir pour toi d’une volonté ardente, et servir ta gloire d’un cœur sans partage » (Prière d’ouverture)

Père DIEUDONNE MASSOMA, Curé

Publié le 17 octobre 2024

Edito du Curé – dimanche 20 octobre 2024

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« … De siéger l’un à ta gauche, l’autre à ta droite dans ton Royaume… »

Le cycle des questions et des demandes tant tendancieuses que candides se poursuit sur cette route qui mène Jésus, en compagnie de ses disciples, à Jérusalem où le Fils de l’homme va être livré. Et c’est peut-être cette révélation qui suscite inquiétudes, incertitudes au sein du groupe des Apôtres ? Depuis l’annonce de sa Passion, le sentiment d’avoir choisi de suivre un homme dont le destin serait loin de ce qu’ils avaient pensé et parfois rêvé bouleverse la sérénité du groupe.  La question de ces deux disciples, Jacques et Jean, audacieuse et ambitieuse, met au grand jour ce qui se cache dans leur cœur. L’audace qui s’en dégage me parait positive. Elle souligne un trait de caractère indispensable pour siéger à coté de Jésus. L’audace est une vertu de courage, c’est avoir de la détermination à suivre Jésus malgré les obstacles et les dangers éventuels. L’audace, pour un chrétien, n’est pas seulement un soubassement sur lequel repose la foi – vertu théologale – mais elle est encore cette force intérieure qui nous pousse à nous attacher à Celui que nous a détaché, arraché et détourné de ce que nous avons prévu de faire. Pour la mission, l’Eglise a besoin de chrétiens qui osent, de chrétiens audacieux et déterminés… Ce n’est pas pour rien que Jésus a surnommé Jacques et Jean, Boanergès, « fils du tonnerre » (Mc 3, 17), en rapport avec leurs dispositions ardentes dans l’annonce de l’Evangile et pour laquelle ils verseront leur sang.

En fait, la question de ces deux fils de Zébédée est la résonnance et la tige sur lesquelles fleurissent et poussent nos projections existentielles. Pour s’assurer de leur avenir, les deux frères demandent à Jésus de leur accorder une place d’honneur auprès de Lui : « accorde-nous de siéger l’un à ta gauche, l’autre à ta droite dans ton royaume ». Leur question exprime et expose ouvertement ce que tout le groupe pense. La preuve, les remous qui s’ensuivent font ressortir une tension interne qui couvait et que nul n’osait exprimer. La fidélité à notre vocation chrétienne est souvent liée à cette confiance inébranlable qui nous fait poursuivre notre route au côté du Christ, malgré les zones d’ombre qui jonchent le chemin.

La question de ces deux disciples n’est-elle que prétention, ambition du pouvoir et volonté de préséance sur les autres disciples ? C’est ce qui saute aux yeux, alimente les commentaires et fait ressortir le tollé au sein du groupe. Même si cette requête parait prétentieuse, elle vaut la peine d’être posée. N’oublions pas que toutes nos demandes portent toujours les germes d’un désir caché. Cette envie impérieuse décrit et révèle aussi les traces de notre humanité marquée par le péché, une inclinaison vers l’exaltation de nous-même, une volonté de maitriser notre avenir par nos calculs et nos forces… Jacques et Jean, même s’ils sont appelés par Jésus, restent des hommes habités par des intentions assez charnelles et matérielles, mais combien vitales… Comme chrétiens, hommes et femmes pieux, qui peut se targuer d’adresser à Dieu des prières qui n’épousent pas son humanité charnelle ? Parfois, je me rends compte que si Dieu était à ma portée je n’hésiterais pas à le piéger avec mes demandes capricieuses et candides. Heureusement ! Dieu qui nous exhausse va au-delà de nos désirs charnels.

« Accorde-nous de siéger l’un à ta gauche, l’autre à ta droite dans ton royaume ». Sans doute, ceux qui posent la question ignorent l’ampleur de ce qu’ils demandent. Si cette demande parait ambitieuse, elle va beaucoup plus loin qu’une simple ambition du pouvoir terrestre. La réponse de Jésus souligne la pertinence de la question, l’élargit en lui donnant une consistance nouvelle : de l’autorité sur les autres, au service des autres ! A remarquer que la demande est personnelle et la réponse de Jésus est pour tous. Jésus transforme nos demandes individuelles en une cause commune, en une catéchèse qui bouleverse les intentions premières de ces deux frères et leur ouvre l’esprit à la dimension réelle, profonde et définitive de ce qu’ils devraient demander. « Siéger aux côtés de Jésus dans sa gloire » est une noble ambition de l’homme et de tout homme. Connaître la gloire de Dieu n’est pas seulement le but et la vocation du disciple, mais aussi l’objet de sa vocation, voire sa finalité. Comme disciple, on n’est pas seulement appelé à connaitre Jésus, à ambitionner à siéger à ses côtés, mais surtout à orienter les hommes et les femmes de toute culture et toutes les nations vers ce Royaume, c’est-à-dire à vivre sur terre dans une soif intense pour rejoindre ce Royaume. Tout disciple est appelé et envoyé : « allez et invitez tout le monde à la noce » (Mt 22,9). C’est le thème de la semaine mondiale missionnaire qui se clôture !

En appelant ses disciples, le Christ les invite déjà à partager sa gloire : « pourque là où je suis, vous y soyez aussi pour partager ma gloire » (Jn 14,3). Mais le plus important dans cet appel est l’annonce de ce royaume. La vocation de tout homme est d’être citoyen de ce royaume dont les chrétiens sont déjà des héritiers par leur baptême. Reste à savoir quelle est la nature de ce royaume et quel est le chemin à emprunter pour y parvenir ! C’est peut-être à ce niveau que se situe la réplique de Jésus par rapport à la question des deux fils de Zébédée. Le Royaume et le chemin qui mènent vers ce royaume, c’est le Christ. Et pour partager sa gloire ou mieux, avant de partager sa gloire, il ne faudrait pas seulement le suivre mais se configurer à Lui, s’associer intimement à Lui dans le mystère pascal. L’annonce de sa Passion prochaine lui a valu les reproches de Pierre (Mc, 32), signifiant ainsi le parallèle entre le Royaume que Jésus veut inaugurer et le royaume qui est dans la tête de ses Apôtres. Ce que les Apôtres ignorent, c’est qu’en les appelant, le Christ dispose déjà pour eux ce Royaume. En revanche, il leur sera demandé d’accueillir ce royaume dont le chemin le plus court et le plus rassurant passe par la croix, supplice réservé aux criminels. Sur la Croix, le Christ prend la place du dernier des hommes, du condamné à mort alors qu’il est innocent : le premier devient le dernier, le Maître devient le serviteur de tous… Sur cette croix, Jésus a porté le service à sa plus haute expression, et le royaume désiré, il l’a placé à notre portée.

« Dieu éternel et tout-puissant, fais-nous toujours agir pour toi d’une volonté ardente, et servir ta gloire d’un cœur sans partage » (Prière d’ouverture)

Père DIEUDONNE MASSOMA, Curé

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Publié le 17 octobre 2024