Saint Jean-Chrysostome identifie la graine qui tombe en terre à l’incarnation de Jésus, son irruption sur la terre. En s’incarnant, Dieu se fait connaitre dans le silence de la crèche et la simplicité d’une mangeoire qui lui sert de berceau. Ici, Dieu est une graine de moutarde qui, à la résurrection, récapitule tout, prend tout sous son ombre, exactement comme la graine de moutarde devenue un grand arbre sur lequel s’abritent les oiseaux du ciel et sous l’ombre duquel les hommes se protègent des brûlures du soleil.

La Paroisse est, à la fois, le lieu où s’accomplit ce Royaume de Dieu et le phare qui projette – sur un territoire bien déterminé (Can 518) – les rayons lumineux de ce royaume. Au-delà d’un territoire et d’une charge pastorale, sous l’autorité de l’Evêque et confiée à un curé, la paroisse est essentiellement une communauté de fidèles dont la mission première est d’annoncer le Règne de Dieu. D’abord à la manière d’un semeur, c’est-à-dire dans l’humilité et l’efficacité. L’humilité parce que la graine est jetée sans bruit et efficace parce que la graine, une fois en terre, pousse généreusement.

Ainsi, dans une paroisse, chaque acte, chaque évènement concourt à l’annonce de ce Royaume. Une annonce « ad intra » qui est le témoigne d’unité entre les membres, l’évangile vécu, ouvert à tous et accessible pour tous : « en cela, ils sauront que vous êtes mes disciples ». De même que semer est une activité vitale pour tout paysan, de même semer pour une paroisse est une mission primordiale. Une paroisse sans activités qui promeuvent l’annonce du Royaume est une paroisse morte. Elle peut exister sans vivre ! La paroisse ne vit que pour témoigner de la vitalité du règne de Dieu à travers : l’administration des sacrements source de grâces pour notre marche vers ce Royaume, la célébration de l’eucharistie, avant-goût du royaume de Dieu qui se prépare dans ce banquet des pèlerins en attendant le Banquet final…

La kermesse paroissiale se situe dans le projet global de l’annonce de ce mystère du Royaume. Une annonce efficace et efficiente qui suppose, de nos jours, moyens humains et surtout financiers. Une annonce qui passe par la communion qui s’exprime hautement autour du Christ célébré dans l’eucharistie, dans une communion de voix élevées vers le ciel par nos chants et nos prières, une communion fraternelle autour d’un verre d’amitié, autour d’un travail fait ensemble ou d’un stand tenu ensemble, une communion qui se dégage aussi à travers de multiples réunions où l’échange des idées pose les jalons d’une convergence de vue et dessine notre propre notre conversion pastorale.

Semer seul dans son coin est déjà bien, mais semer ensemble est excellent et meilleur. Il crée un réseau de proximité humaine plus large, autour du Christ, Parole de vie qui convertit les coeurs et resserre les liens de la communauté des fidèles. La communion des fidèles, en elle-même, est déjà le prélude de l’annonce l’évangile. Le reste de la croissance, celle de la germination lente, revient à Dieu qui va agir à notre insu jusqu’à la maturité et avec les fruits en abondance. Semer est l’avenir de la paroisse, pépinière de jeunes plants destinés à la croissance et la fructification pour le règne de Dieu.

A l’aube de cette fin d’année pastorale, je tombe à genoux avec vous, en action de grâce, devant Dieu, notre Père, qui nous donne la force par son Fils, Jésus, et dans l’Esprit-Saint de semer modestement le message de son règne dans cette partie du territoire du diocèse de Fréjus-Toulon. C’est l’occasion pour nous de vous exprimer, au nom de Dieu, un immense MERCI, à vous tous et à vous toutes, pour votre disponibilité et votre générosité pastorale. La construction du Règne de Dieu commence par la petite graine que chacun de nous jette tous les jours en terre, dans la prière familiale, la catéchèse des enfants, le renforcement de l’amour conjugal…

Restons attentifs à l’évènement missionnaire qui nous attend dès le 8 septembre : « NDP 500 » (les 500 ans de Notre Dame du Peuple ») qui mobilisera encore davantage toute notre énergie missionnaire à travers les activités cultuelles et culturelles, spirituelles et catéchétiques…

L’été s’annonce avec son lot de déplacements. L’annonce de l’évangile s’effectue essentiellement dans un mouvement : « comme ils sont beaux sur les montagnes, les pieds qui annoncent la Bonne Nouvelle » (Is 52, 7). A travers nos rencontres, n’oublions pas que nous sommes

porteurs d’une graine à semer… Osons la semer sans se soucier comment elle va croitre. Dieu saura comment la faire grandir.

« Dans cette communion à tes mystères, Seigneur, préfigure l’union des fidèles en Toi ; fais qu’elle produise un fruit d’unité dans ton Eglise » (post-communion)